Miyajima, la quintessence du Japon

Un gigantesque torii rouge surgissant de l’eau, un temple et une haute pagode, des collines boisées dominant la baie : voici la magnifique vue qui attend les passagers du ferry allant sur Miyajima, une petite île proche d’Hiroshima. La journée que j’y ai passé compte parmi mes meilleurs souvenirs du Japon. La tranquillité des petites ruelles, la beauté des temples, la nature omniprésente et le meilleur Okonomiyaki que j’aie jamais mangé… autant de choses à voir, goûter et apprécier ! Avec ce récit, je vous emmène découvrir Miyajima, la quintessence du Japon.

L'arrivée à Miyajima

Miyajima se situe dans la mer intérieure de Seto, plus précisément dans la baie d’Hiroshima. Le vrai nom de l’île est en fait Itsukushima mais elle est plus souvent désignée sous le nom de Miyajima qui signifie littéralement « île sanctuaire ». Depuis Hiroshima il m’a fallu environ 1h pour m’y rendre : d’abord en prenant un train jusqu’à la gare de Miyajimagucho, qui se trouve à quelques minutes à pieds des quais d’où partent ensuite les ferrys opérant la traversée vers l’île. L’un comme l’autre font partie du réseau JR et sont gratuits sur présentation du JR Pass.

Carte issue du site miyajima.org.jp

Miyajima est une île majoritairement piétonne : il n’y a pratiquement pas de véhicules, mais de toute façon tout est accessible à pied sans problème. Lors de ma visite au printemps, le spectacle des cerisiers en fleur un peu partout sur l’île était magnifique mais Miyajima est aussi réputée en automne en raison des couleurs superbes de ses érables.

Miyajima-cho

Miyajima-cho est le village qui se trouve sur l’île. Le terminal du ferry par lequel je suis arrivé se trouve au nord, à l’extrémité d’une jolie place sur laquelle se trouve entre autres la statue de Taira no Kiyomori, un militaire du 12e siècle. J’ai été surpris de voir plusieurs biches se promenant au milieu des touristes ; elles ne sont absolument pas farouches, au point même qu’il vaut mieux surveiller de près sa nourriture car elles n’hésitent pas à venir chiper sandwichs ou biscuits dans les mains ou les sacs de ceux qui ne sont pas assez attentifs !

Depuis cette place, j’ai commencé par longer le bord de mer en passant devant plusieurs stands proposant du poulpe grillé (très peu pour moi !), jusqu’à un immense torii en pierre marquant l’entrée du sanctuaire d’Itsukushima (voir ci-dessous). J’avais prévu de le visiter, mais je voulais d’abord me promener dans le village et je suis revenu sur mes pas d’abord en empruntant l’arcade d’Omotesando où se trouvent la plupart des boutiques, restaurants et touristes, puis en suivant la rue Machiya en parallèle, beaucoup plus calme.

C’est dans cette ruelle paisible et oubliée par la majorité des visiteurs que je suis revenu déjeuner un peu plus tard, dans un minuscule restaurant du nom de Kichibe, où j’ai mangé le plus délicieux Okonomiyaki de mes 2 semaines au Japon. Il n’y avait qu’une dizaine de sièges autour du comptoir, derrière lequel 2 vieilles femmes s’activaient pour préparer les plats ; un régal pour les yeux et pour le palais !

Le sanctuaire d’Itsukushima

Après cette première balade, il était temps d’effectuer la visite du sanctuaire d’Itsukushima ! C’est le plus célèbre de Miyajima. Il est construit sur des pilotis de bois donnant l’impression qu’il flotte sur l’eau, et l’immense torii rouge au large en fait également partie. C’est un peu l’emblème de l’île…

La visite se fait à sens unique et commence par le côté nord, un peu après le torii de pierre que je citais précédemment. Il est bien plus intéressant de la faire à marée haute, car à marée basse l’eau se retire loin de la côte au point que le torii lui-même devient accessible à pieds. La vue devient ainsi nettement moins belle, et malheureusement le grand nombre de touristes allant se promener jusqu’au torii contribue à endommager celui-ci.

Le sanctuaire d’Hukoku

Je suis ensuite revenu au niveau de l’entrée du sanctuaire d’Itsukushima pour emprunter un escalier sur le côté conduisant au sanctuaire d’Hukuko, et son impressionnante pagode à cinq étages. De là, j’ai continué mon ascension dans les petites ruelles derrière la pagode pour profiter du panorama magnifique sur le village. Le spectacle était d’autant plus beau avec les cerisiers en fleurs !

Pour redescendre vers le village et s’éloigner des touristes, il est possible d’emprunter le chemin d’Uguishuodo, une jolie balade très paisible qui débouche tout près du débarcadère des ferrys.

Le temple de Daisho-in

Ce temple bouddhiste se trouve à la limite sud du village, au pied du chemin conduisant au Mont Misen (voir ci-dessous).  C’est sans doute le plus beau temple que j’aie visité au Japon, même comparé aux somptueux temples de Kyoto !

L’accès à ce vaste complexe se fait en passant sous une imposante porte gardée par 2 impressionnantes statues en bois (photo ci-dessus). J’ai longuement déambulé à l’intérieur, visitant les différents pavillons richement décorés et qui semblaient être disséminés au milieu de la végétation.

Mais j’ai surtout absolument adoré les dizaines de statues de Bouddhas aux visages particulièrement expressifs, certaines habillées de bonnets et d’écharpes qui sont sensés les protéger et leur tenir chaud. Une découverte inoubliable !

Mont Misen

Le Mont Misen est le point culminant de Miyajima, à 535m d’altitude. Depuis Daisho-in, j’ai emprunté l’un des chemins de randonnée serpentant à travers la forêt pour monter jusqu’au sommet. Il m’a fallu environ 1h30 pour y arriver, avec quelques passages assez raides et aussi quelques escaliers.

Autre option : prendre le téléphérique pour monter (presque) jusqu’en haut ! Dans tous les cas, la vue à 360° depuis le sommet était sublime, portant même jusqu’à Hiroshima au loin.

Et puis enfin il était temps de redescendre vers le village avec un chemin différent l’aller, puis de reprendre le ferry vers Hiroshima, avec un dernier coup d’œil sur Miyajima au soleil couchant et des souvenirs plein la tête !

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